Au XIX e siècle, Alexis de Tocqueville alertait déjà sur les risques de dérive autoritaire liés à la structure même de la démocratie américaine.
Le défilé militaire organisé à Washington pour le 79 e anniversaire de Donald Trump pourrait être l’incarnation de ces dérives. A ce stade, on peut parler même d’un véritable culte de la personnalité !
Le président américain aurait été inspiré par le défilé du 14-Juillet. Peut-être faudrait-il lui rappeler que ce jour-là on commémore en France la prise de la Bastille, soit le symbole de la Révolution française ?
Heureusement, alors que les chars défilaient dans la capitale, des millions d’Américains ont manifesté leur désaccord derrière un slogan révélateur : « No Kings » (Pas de rois ). Ils étaient encore plus nombreux que début avril, lorsque des manifestations pour les minorités et contre l’administration Trump ont éclaté partout dans le pays.
Rassurant, donc ? A un détail près : réunis derrière des valeurs a priori consensuelles comme la démocratie et l’état de droit, une grande majorité des manifestants ont refusé de donner leur identité aux journalistes. Par peur des représailles. Un comportement inédit pour des Américains qui révèle, là aussi, l’existence d’une dérive autoritaire.