Après six semaines d’agressions militaires, de bombardements et d’exactions contre les républiques d’Artsakh et d’Arménie, l’Azerbaïdjan a repris le contrôle de plusieurs districts, ce qui qu’entérine le cessez-le-feu ratifié sous l’égide de Moscou.
Le premier ministre arménien, Nikol Pashinian, a affirmé que sa ratification avait été « incroyablement douloureuse pour (lui) et (son) peuple ». Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev se justifie : « J’avais dit que nous chasserions [les arméniens] de nos terres comme des chiens et nous l’avons fait ».
C’est un désastre humanitaire qui est en cours aux portes d’une Europe silencieuse.
Je veux d’emblée dire tout mon soutien avec le combat de la population de la République d’Artsakh qui ne prétend qu’à vivre libre, en démocratie et en paix. Dire aussi ma solidarité avec les milliers de familles endeuillées, victimes de cette guerre terrible, celles chassées de leur terre et contraintes à l’exil.
J’estime que la France a une responsabilité particulière à assumer pour parvenir à une solution pacifique durable, en tant que co-présidente du groupe de Minsk, en raison des relations qu’elle entretient avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan mais aussi de la longue tradition d’amitié qui unit les peuples français et arméniens.
Cette responsabilité, il lui faut l’assumer avec beaucoup plus de force, de clarté et de conviction qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent.
L’indifférence quasi générale de la communauté internationale, qui a laissé un peuple seul face à cette agression militaire, n’est pas acceptable.
Il n’y aura pas de solution pérenne fondée sur l’occupation de la République d’Artsakh telle qu’elle résulte du cessez le feu ratifié sous l’égide de la Russie.
La reconnaissance officielle de la République d’Artsakh par la France et par l’Union européenne est une condition pour parvenir à une paix durable dans cette région.
La France doit également agir auprès des Nations Unies afin d’assurer la protection internationale des populations arméniennes et prévenir un nouveau génocide.
Les sanctions les plus fermes doivent être prises contre la Turquie dont le rôle actif dans cette guerre, soutien matériel à l’armée azérie, envoi d’experts militaires et de mercenaires djihadistes, a été démontré.
Voilà pourquoi je soutiens et voterai naturellement pour la Proposition de Résolution portant sur la nécessité de reconnaitre la République du Haut-Karabakh, dont le groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste est cosignataire. Le débat se tiendra le 25 novembre au Sénat.
Lors du débat du 25 novembre, Eliane Assassi s’est exprimée au nom du groupe CRCE en faveur de cette proposition de résolution. Les sénateurs vous proposent de la découvrir ci-après :