A titre d’exemple, en 2030, l’investissement dans le seul nucléaire militaire coûtera 21 millions d’euros par jour, soit le coût d’un collège !
Difficile également de ne pas rapprocher l’augmentation de 7,5% de ce budget avec la diminution de 35% des crédits consacrés à une aide publique au développement qui se réduit comme peau de chagrin.
Cette asymétrie de trajectoire budgétaire inquiète profondément notre groupe, tant elle symbolise l’implication de notre pays dans la grande dérive militariste planétaire et contribue par là-même au chaos mondial.
Privilégier de manière aussi manifeste l’usage de la loi du plus fort, la puissance militaire, au détriment du partage, du dialogue, de la diplomatie, de la recherche de solutions pacifiques, en pensant ainsi relever les innombrables insécurités collectives qui menacent notre Nation, constitue, à nos yeux, une lourde erreur stratégique.
2025 est l’année du lancement officiel du porte-avions de nouvelle génération pour un coût final de 10 milliards d’euros.
Symbole et instrument type des guerres expéditionnaires, son prédécesseur, le Charles de Gaulle, a été utilisé en Afghanistan, en Irak, en Libye. Depuis 20 ans ces expéditions n’ont réglé aucun des problèmes posés, sans que la bravoure et le professionnalisme exemplaire de nos soldats ne soit en cause, cela va de soi. La construction de ce nouveau bâtiment signe la persistance d’une logique produisant chaos, déstabilisations d’Etats, violences, persistance des conflits et du terrorisme.
Une logique archaïque de projection dont nous récoltons d’ailleurs encore aujourd’hui les fruits amers en Afrique.
Par ailleurs, la mission menée du 26 avril au 10 mai de l’année dernière, qui a mis notre porte avion sous contrôle américain de l’OTAN, confirme bien notre stratégie de rapprochement et d’un alignement toujours plus étroit à l’Alliance atlantique.
Ce même bloc atlantiste qui n’offre qu’une cohérence de façade, incapable d’enrayer les velléités bellicistes et expansionnistes de certains de ses membres.
J’en veux pour preuve la Turquie d’Erdogan qui, animée par la nostalgie de l’Empire ottoman, veut étendre sa toile en Syrie en éliminant les démocrates et laïcs kurdes et encourageant le retour des réfugiés syriens, quitte pour cela à soutenir et financer l’Etat Islamique.
J’en veux pour preuve également les propos expansionnistes des Etats-Unis de Donald Trump avec ses velléités sur le canal de Panama, sur le Canada et le Groenland et ceux, interventionnistes, d’Elon Musk soutenant une internationale européenne d’extrême droite ?
Sommes-nous résignés, nous français, à osciller entre une opposition largement passive et la soumission ? A nous rallier aux pratiques et aux valeurs de cette « nouvelle Amérique » ?
L’OTAN depuis sa fondation repose sur une promesse simple : protéger collectivement ses membres contre une agression extérieure. Mais que se passe-t-il lorsque l’agresseur potentiel n’est autre qu’un membre de cette alliance ?
Si mon groupe a toujours été constant sur cette question, aujourd’hui je veux le réaffirmer avec force.
Les récentes déclarations de Donald Trump redéfinissent l’OTAN, qu’il souhaite voir passer de pacte collectif de défense à un instrument au service des ambitions américaines.
Dès lors, dans un tel contexte de menace de la souveraineté du territoire européen, il apparait vital que la défense de nos territoires nationaux, passe par un renforcement de nos forces conventionnelles, et ne soit pas sacrifié au profit d’outils de projection aux lourds coûts budgétaires servant des opérations extérieures à la solde des Etats-Unis.
Je le dis avec gravité. Si, face à la dégradation du contexte stratégique et de guerre en Ukraine, l’adoption d’une nouvelle loi de programmation militaire nous semblait justifiée ; aujourd’hui, les velléités expansionnistes américaines marquent un tournant et doivent nous amener à reconsidérer le modèle d’armée à construire.
Ainsi, nous regrettons une répartition des crédits dotant de manière consubstantielle nos capacités de projection au profit d’une Amérique qui apparait de plus en plus menaçante au détriment de la stricte défense de nos territoires et alliés proches et nous alertons sur la réflexion stratégique qui anime ce budget.
C’est pourquoi nous nous abstiendrons.
Retrouvez l’intervention de Michelle Gréaume sur le projet de loi de finances - Mission Défense
Publié le 21 janvier 2025Après avoir augmenté de 46 % depuis 2017, les crédits de la mission Défense progressent de nouveau de 3,3 milliards d’euros cette année. Le poids énorme et la croissance exponentielle de ce budget comparé à d’autres budgets de la Nation, pour le climat, la réindustrialisation, le logement, la santé, l’éducation qui connaissent tous une contraction, me préoccupe grandement.
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Lors d'un débat au Sénat, Alexandre Basquin a longuement argumenté en faveur de la relance du fret ferroviaire, un service public de transport de marchandises démantelé par une libéralisation de la politique européenne. Avec 10 000 emplois en moins en dix ans, le fret a vu sa capacité diminuer au profit du transport routier. Il est temps que cela cesse, a martelé le sénateur du Nord. Surtout à une époque où, pour cause de réchauffement climatique, beaucoup s'accordent sur le nécessaire redéveloppement de ce mode de transport nettement moins polluant que la route. Alexandre Basquin a appelé à une politique audacieuse d'investissement qui pourrait être financée, notamment, par une partie des profits records des sociétés autoroutières. Le sénateur a pris en exemple la nécessaire revitalisation de la gare de Somain, proche du canal Seine Nord, d'une gare de Cambrai en plein développement et des futures activités de grande ampleur du Dunkerquois. Alexandre Basquin en a profité pour exprimer sa colère face à la menace qui pèse sur les 600 salariés d'Arcelor Mittal dont 180 dans le Dunkerquois alors que l'entreprise a perçu 300 millions d'euros d'aides de l'Etat en 2023. Le ministre des Transports Philippe Tabarot lui a répondu.
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De nombreux élus, des responsables associatifs mais aussi des habitants du Cambrésis venus échanger.... La permanence du sénateur du Nord installée 7 rue des Cordiers à Cambrai (tel : 03 27 83 08 21) n'a pas désempli pour son inauguration ce 5 avril ! Tout l'après-midi, plus de 150 personnes se sont relayées pour discuter avec le sénateur et son équipe et échanger avec les nombreux présents. Opération réussie !
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Ce jeudi 3 avril, lors de l'examen par la commission mixte paritaire du projet de loi DDADUE (Projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne), le sénateur Alexandre Basquin a fustigé l'article 30 qui autorise la captation des données GPS des conducteurs. "C'est un non-sens et, surtout, in fine une nouvelle porte ouverte au grand et seul bénéfice des Big Tech. (...) Il devient de plus en plus insupportable que nous laissions faire cette captation permanente de nos données par les géants américains d'un côté et/ou par les organismes chinois de l'autre." Le sénateur a également regretté l'absence de mesures pour une harmonisation sociale, en faveur de l'environnement, contre l'évasion fiscale.... En clair, que le texte ne comporte aucune mesure progressiste.
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Alors que la mobilisation le 8 mars pour les droits des femmes a été massive en France, les inégalités salariales sont toujours trop importantes, a dénoncé Alexandre Basquin lors d'une question orale au gouvernement. En effet, le revenu salarial moyen des femmes était inférieur de 23,5% à celui des hommes dans le secteur privé en 2022 et, au cours de sa vie, une femme gagnerait 300 000 euros de moins qu'une homme. Ce n'est plus supportable !, s'est indigné le sénateur.
La réponse du gouvernement qui s'est, notamment, appuyé sur la transposition d'une loi européenne sur la transparence des salaires en 2026 semble, d'ailleurs, insuffisante.
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Aucune proposition en matière de justice sociale ou pour plus d'égalité hommes-femmes, peu de mesures pour lutter contre le dérèglement climatique, pas un mot sur l'évasion fiscale... Le sénateur Alexandre Basquin explique pourquoi il s'abstient sur le projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne (DDADUE). "Nous avons le sentiment d'une Union européenne éloignée des attentes des habitants, technocratique et opaque", dénonce le sénateur.
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