Applis pour la météo, le calcul du nombre de pas effectués, la vente de vêtements d’occasion ou bien une simple lampe de poche… Nous avons dans nos smartphones de véritables mouchards qui captent nos données personnelles (âge, sexe, situation géographique, familiale, état de santé etc.) parfois - bien trop souvent - à notre insu. Ces données personnelles numériques sont centralisées par des courtiers qui les revendent à des entreprises mais aussi à des partis, des administrations voire des gouvernements. On les appelle des data brokers. Leur fonctionnement est particulièrement opaque comme l’a révélé en février « Les Data Broker Files », une enquête internationale menée par un collectif de neuf médias et ces courtiers contournent souvent le cadre posé par la législation européenne. Notre consentement pour la captation de nos données personnelles est, ainsi, loin d’être systématiquement donné de manière informée, libre et explicite lorsque nous installons une application ou naviguons sur un site, comme le réclame la réglementation européenne. Les éléments qui nous sont soumis éclairent rarement notre choix ; notre consentement est trop souvent « arraché ». L’enjeu démocratique est réel : ces données accumulées peuvent conduire à des manipulations à grande échelle, comme l’a révélé le scandale Cambridge Analytica, avec des données de millions d’utilisateurs de Facebook utilisées pour influencer la présidentielle américaine de 2016. Il y aurait 4 000 entreprises de courtage dans le monde pour un marché européen qui rapporterait 400 milliards d’euros. Ces entreprises forment un lobby puissant aux objectifs clairs : supprimer la protection de la vie privée en ligne, limiter la réglementation et contrecarrer toute tentative qui pourrait limiter leurs pratiques. Jusqu’à présent, aucune sanction n’a pu stopper leurs agissements. Pourtant, le législateur se doit de protéger nos données personnelles. C’est pourquoi le sénateur du Nord Alexandre Basquin, membre du Groupe d’études « Numérique », vient de déposer une proposition de loi qui vise à interdire toute activité de courtage de données numériques de personnes morales ou physiques sur le territoire français. Parce que notre vie privée doit être protégée.
Proposition de loi
Protection de la vie privée : "Nous devons interdire les courtiers en données numériques", martèle Alexandre Basquin
Publié le 22 mai 2025Avec la proposition de loi qu’il vient de déposer, le sénateur Alexandre Basquin veut interdire, sur le territoire français, l’exploitation de nos données personnelles par les data brokers. Ces courtiers en données numériques au fonctionnement opaque, captent nos données, souvent à notre insu, à des fins commerciales et ne respectent aucune protection de la vie privée. Le danger pour nos démocraties est réel.
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Lors d'un débat au Sénat, Alexandre Basquin a longuement argumenté en faveur de la relance du fret ferroviaire, un service public de transport de marchandises démantelé par une libéralisation de la politique européenne. Avec 10 000 emplois en moins en dix ans, le fret a vu sa capacité diminuer au profit du transport routier. Il est temps que cela cesse, a martelé le sénateur du Nord. Surtout à une époque où, pour cause de réchauffement climatique, beaucoup s'accordent sur le nécessaire redéveloppement de ce mode de transport nettement moins polluant que la route. Alexandre Basquin a appelé à une politique audacieuse d'investissement qui pourrait être financée, notamment, par une partie des profits records des sociétés autoroutières. Le sénateur a pris en exemple la nécessaire revitalisation de la gare de Somain, proche du canal Seine Nord, d'une gare de Cambrai en plein développement et des futures activités de grande ampleur du Dunkerquois. Alexandre Basquin en a profité pour exprimer sa colère face à la menace qui pèse sur les 600 salariés d'Arcelor Mittal dont 180 dans le Dunkerquois alors que l'entreprise a perçu 300 millions d'euros d'aides de l'Etat en 2023. Le ministre des Transports Philippe Tabarot lui a répondu.
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